Combattre le Front National

Publié le par verel

Après la Voix du Nord, le Monde a pris position contre le vote FN, par la plume de son directeur. La première moitié de l’article s’appuie sur les valeurs de la République (Liberté, Egalité, Fraternité) pour contester les idées du parti d’extrême droite.

Je propose de combattre Marine Le Pen et ceux qui l’entourent sur un sujet à mon avis insuffisamment abordé, celui de ses analyses et diagnostics, plus ou moins explicites et sur lesquelles reposent des propositions d’autant plus inadaptées que les diagnostics sont erronés.

On a pu dire de Jean Marie Le Pen qu’il posait de bonnes questions mais apportait de mauvaises réponses. En fait le FN aborde des thèmes importants pour les Français (mais on n‘avait pas besoin de lui pour savoir que l’emploi, le pouvoir d’achat ou la sécurité sont des thèmes importants pour les Français, un certain Maslow l’avait expliqué depuis longtemps) et en fait de mauvaises analyses.

Quelques exemples :

Le rapprochement « 3 millions de chômeurs et 3 millions d’étrangers » reflète une idée couramment admise par les partisans de l’extrême droite ( (et par beaucoup d’autres malheureusement), on l’a encore vu à propos des réfugiés syriens : les étrangers prennent le travail des Français, lesquels se retrouvent au chômage. C’est pourtant faux : toutes les études économiques ont montré qu’une augmentation même rapide de la population active n’avait pas d’impact sur le taux de chômage. C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait écrire il y a dix ans que la démographie et le papy-boom ne réglerait pas le problème du chômage.

Les propositions économiques qui mettent en cause l’abandon du franc et l’entrée dans l’euro et proposent d’accroitre le protectionnisme, sont tout aussi stupides : s’il y a bien une chose dont on peut être sur, c’est que l’ouverture au commerce international est une condition indispensable à la croissance économique. La Chine a décollé à partir du moment où elle a fait ce choix, qui avait fait décoller auparavant et successivement la France et l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et Formose. L’Inde a mis beaucoup plus de temps à se décider. Il y a une trentaine d’années, elle a commencé à renoncer aux politiques protectionnistes menées avec une constante inefficacité depuis la seconde guerre mondiale et sa croissance va dépasser cette année celle de la Chine.

Autre sujet, la sécurité : à lire le FN, on comprend que la criminalité explose et qu’à ce sujet, l’abolition de la peine de mort a été une erreur funeste. La réalité est pourtant bien différence : le nombre d’homicides (le seul crime pour lequel pouvait être décidée la peine de mort) a baissé de 60 % environ depuis l’abolition de la peine de mort. Et les enquêtes de victimation montrent une délinquance de tous types globalement stable depuis 30 ans.

Combattre le FN devrait commencer par montrer à quel point il a tout faux dans ses analyses

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X
Il me semble que la phrase de Michel Rocard reste d'actualité, même si elle est souvent mal interprétée:<br /> "La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part".<br /> <br /> Pour y arriver, et déterminer quelle doit être la bonne part, il faut une étroite coordination avec nos voisins européens. Or, aucun gouvernement européen n'a envie de discuter avec le Front National, et les partis nationalistes ou xénophobes d'Europe sont incapables de discuter entre eux.<br /> <br /> Par ailleurs, sur le plan institutionnel, le Front National n'est pas armé pour gouverner les régions, leur programmes étant anti-régions: http://www.slate.fr/story/111131/le-front-national-est-un-parti-anti-regional . On peut discuter aussi dans le fond des mérites et des travers des régions. Bien dirigé, cela donne des entités économes plus dynamiques comme cela existe en Scandinavie, aux USA ou au Canada. Mal dirigé, cela donne des abus et du clientèlisme, dénoncés par Zoe Shepard http://www.lepoint.fr/economie/les-verites-de-zoe-shepard-27-06-2013-1700785_28.php .<br /> Or le FN ne dit pas s'il veut liquider les régions ou les réparer, il s'attache a des mesures qui sont symboliques, ou ne sont pas du ressort des conseil régionaux.
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F
à verel : Le raisonnement tenu par beaucoup, explicitement ou implicitement, "les immigrés sont une chance et non une charge", ils contribuent à l'économie plus qu'ils ne demandent à la solidarité nationale, est une affirmation qui semble bien simpliste face aux réfugiés syriens, érythréens,sahéliens...arrivant en masse dans l'espace européen.<br /> Les réfugiés sont motivés , sans doute, la situation à Calais le montre, mais je ne suis pas certain que cette motivation soit en ligne avec celle de la société qui les accueille. C'est un point important.<br /> <br /> <br /> <br /> à bigben : depuis 40 ans, la France a accueilli effectivement des immigrés, sur quel rythme ?<br /> il me semble qu'il est inférieur au nombre de migrants actuellement prêts à venir en Europe, 3 millions a dit la commission, chiffre sans doute faible puisque l'Allemagne en est déjà à 1 million cette année.<br /> la question qui inquiète ceux qui votent FN, mais aussi beaucoup d'autres est que, alors que l'intégration semble patiner, que le chômage est élevé, comment faire pour gérer les centaines de milliers de migrants économiques, réfugiés politiques, qui "débarquent" sans régulation ?
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V
A Francis<br /> pourquoi l'Allemagne qui est plus ouverte que la Fraqnce sur le monde, qui a des salaires moyesn plus élevés que les salaires français réussit elle à développer son industrie et à créer un million d'emplois cette année? <br /> concernant les réfugiés , je ne pense pas avoir écriit qu'accueillir des réfugiés syriens était facile, j'ai écrit que cela ne prend pas le travail des français<br /> et comme le fait remarquer bigben, vous oubliez de dire qu'ils sont motivés pour faire leur trou<br /> l'immigration sélectionne presque naturellement les plus dynamiques
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B
@francis,<br /> <br /> Je n'ai dû tout comprendre :<br /> "De vos trois mauvaises réponses, " veut dire quoi puisque vous avez l'air d'accord avec deux d'entre elles ?<br /> <br /> Pourquoi dites-vous que l'ouverture a été "trop rapide" ? Il y a de la désindustrialisation, c'est vrai, mais l'Angleterre aussi, et, au niveau chomage, en tout cas, elle ne s'en est pas trouvé malheureuse pas (mais elle l'a assumé).<br /> L'ouverture internationale Française (depuis les début de la CECA) est quand même lente, par rapport à La Chine, l'Inde, etc ... (cf article)<br /> <br /> Je n'ai pas parlé des migrants / réfugiés (récents). Je parle de l'immigration depuis 40 ans (Portugais, Polonais, puis maghrébins, asiatiques, gens d'Afrique noire, etc ...)<br /> Ma remarque faisait suite à une discussion avec une femme qui disait : "on ne peut pas gérer nos problèmes et accueillir (toujours) plus d'étrangers", ce qui sous-entendait que les étrangers sont un problème (intégration, etc ..). Ce que je voulais dire dans mon message, c'est qu'ils sont aussi une solution (une aide, une amélioration) par l'arrivée de gens motivés à "faire leur trou". Comme les expats peuvent le faire à l'étranger ...<br /> <br /> Bigben
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F
à bigben. <br /> un expatrié n'est pas un réfugié.<br /> etes vous certain de ne pas voir la différence ?
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F
De vos trois mauvaises réponses, <br /> pour la dernière, cette donnée est incontestable, <br /> pour l'avant dernière, le propos peut être à mon sens nuancé,<br /> les effets d'une ouverture trop rapide d'un pays au grand bain du commerce mondial<br /> peuvent donner moins de croissance que de difficultés.<br /> la fermeture des frontières serait une catastrophe et une aberration,<br /> mais la désindustrialisation est une réalité qui fait mal.<br /> <br /> quant au point sur les migrants/réfugiés il est difficilement perceptible: <br /> imaginer que, dans une économie qui compte trois millions de chômeurs, <br /> ajouter des centaines de milliers, voire des millions de travailleurs potentiels pauvres<br /> qui ne connaissent pas la langue, qui n'ont pas les qualifications du pays d'accueil,<br /> qui n'ont ni hébergement ni moyen de subsistance se passera sans difficultés<br /> fait partie des discours qui amène des électeurs au FN.
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B
Bonjour,<br /> <br /> Bien d'accord avec vous : il va falloir que le discours mainstream change :<br /> le FN n'est pas le mal en soi, il dit des âneries et des mensonges.<br /> <br /> Sur le danger (économique) des étrangers, je suis effaré de voir à quel point l'idée est répandue :<br /> Cf les phrases du style : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".<br /> C'est une contre-vérité énorme :<br /> - les gens très pauvres (qu'on appelle parfois le quart-monde), ne sont PAS des étrangers mais des "Français de souche", en général. Les étrangers ont des situations qui s'améliorent (bien obligés !).<br /> - pourquoi un français expatrié à l'étranger serait-il un bienfait pour le pays alors qu'un étranger en France serait une catastrophe ?<br /> <br /> Je ne peux pass m'empécher de blâmer le fonctionnement du journalisme ("un train en retard est une nouvelle, un train à l'heure , non") qui amène à parler toujours de ce qui ne va pas d'où :<br /> - une impression de situation toujours pire (ce qui est déprimant pour des gens déjà en difficulté)<br /> - la vision faussée sur la criminalité que vous évoquez ....<br /> <br /> Et je ne parle pas des "catégories" d'étrangers (les belges, les américains, les anglais sont des étrangers alors que les "jeunes de banlieue" n'en sont pas).<br /> <br /> Bref, il va falloir un long travail de pédagogie ...<br /> Bigben
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Nous ne sommes pas encore en 2017. Il est "seulement" question d'élire les assemblées régionales. Leurs compétences sont limitées.<br /> Il en est du FN comme des OGM. A écouter certains, il ne faudrait même pas expérimenter. Comment, alors, savoir si c'est bon ou nocif ?<br /> Bon! Je reviens de voter, et je n'ai pas franchi le pas cette fois encore.
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