Pebereau
Le rapport Pébereau sur la situation d’endettement de la France mérite une lecture attentive. Le rapport condamne l’ensemble des politiques menées depuis 25 ans (donc droite et gauche confondues).
Un chapitre explique que nos dirigeants se trouvent de bonnes excuses pour laisser filer le déficit quand la conjoncture est mauvaise mais ne profitent pas des périodes de conjoncture favorable pour redresser la situation. On lit ainsi pages 33 et 34 les lignes suivantes :
En fait, lors des périodes d’amélioration de la situation économique, les suppléments de recettes inattendus sont rapidement considérés comme des « cagnottes » qui n’ont pas vocation à diminuer le déficit et à rembourser la dette, mais à être rendues aux citoyens, soit sous la forme de dépenses supplémentaires, soit par des baisses d’impôts.
Le phénomène a été particulièrement fort en 2000, un an après l’apparition du terme de cagnotte dans les médias. C’est une année qui s’est achevée sur un déficit de l’Etat de 35 milliards d’euros, soit 12.4% de ses recettes alors qu’il aurait pu être réduit de plusieurs milliards si le débat public sur l’utilisation de la cagnotte n’avait pas conduit à consommer par des augmentations de dépenses et des diminutions de recettes les améliorations du solde budgétaire permises par la bonne conjoncture…
Du fait de ces choix, les marges de manœuvre pour soutenir la croissance ont été limitées quand la conjoncture s’est retournée en 2001.
L’expression « l’apparition du terme de cagnotte dans les médias » est particulièrement savoureuse ! Ce terme n’est en effet pas apparu subrepticement dans les médias. Il a été employé pour la première fois par le Président de la République, Jacques Chirac, lors de son allocution télévisée du 14 juillet et ensuite popularisé par ses amis politiques. On trouve sur Internet au mot « cagnotte » un entretien de Lionel Jospin avec PPDA en mars 200, où le premier ministre est obligé d’expliquer comment il va rendre les considérables recettes supplémentaires aux français. Et un sondage qui montre la baisse de sa popularité en raison de cette affaire.
La responsabilité de l’actuel chef de l’Etat est donc grave dans cette affaire. Les rédacteurs du rapport n’ont malheureusement pas été jusqu’à citer son nom mais l’expression est transparente !