Scénarios noirs (2)
Premier scénario : Sarkozy
Les premiers mois de l’année 2007 n’ayant pas permis aux chiraquiens de s’opposer à Nicolas Sarkozy, celui-ci arrive en tête du premier tour de la présidentielle. Ségolène Royal ayant eu des difficultés en fin de campagne, est arrivée juste devant Le Pen et n’obtient que 47% des voix au deuxième tour. Les dissensions qui s’ensuivent au Parti Socialiste contribuent au net succès de l’UMP aux législatives de juin.
François Fillon devenu premier ministre met en œuvre très vite certaines des promesses de Sarkozy dont le service minimum et certains cadeaux fiscaux aux plus hauts revenus. Le rendez vous de 2008 sur les retraites est l’occasion pour lui de supprimer les régimes spéciaux. Le système du service minimum rend supportable les deux mois de grèves qui s’ensuivent et le gouvernement ne cède pas. Mais une partie des salariés concernés se radicalisent. Et la minorité de gauche du PS le quitte sur cette question, rejoignant la mouvance anti-libérale, qui s’organise progressivement. La présidentielle ayant permis à O Besancenot de distancer largement A Laguiller, la LCR se sent libérée de la pression de Lutte Ouvrière, qui s’épuise à rembourser ses frais de campagne.
L’évolution de la législation du travail dans un sens plus libéral favorise l’augmentation des inégalités dans un contexte de croissance molle tout en permettant une légère baisse du chômage qui descend à 7%. Une part importante de la population s’enfonce dans la précarité et les bas salaires. La tendance à la ghettoïsation augmente, avec des zones pour riches et des zones pour pauvres.
La délinquance continue à augmenter, avec notamment des phénomènes de petites bandes mobiles et violentes dans toutes les manifestations ou les événements collectifs. Le Front National en profite malgré le décès de JM Le Pen. Sa fille fait un deal avec Gollnisch : à lui la présidence du parti, à elle la candidature à l’Elysée. Sous l’influence de Marine Le Pen, le front national gomme les aspects les plus provocateurs de son discours
Le bilan du président parait très mitigé quand éclate une affaire d’apparence mineure. Quelques juges essaient d’instruire des affaires de corruption qui touchent des proches du gouvernement dans les Hauts de Seine, en Vendée (De Villiers est devenu ministre) et dans l’Isère où A Carignon a réinstallé en peu de temps une véritable mafia. Le ministre de la justice bloque l’instruction et seul parmi les médias, le Canard Enchaîné reprend les informations. Mais l’affaire explose sur Internet où elle prend des proportions considérables, éclaboussant au passage tous les partis installés. Les rumeurs les plus folles se mêlent aux faits avérés et finissent de décrédibiliser la classe politique.
Aux présidentielles qui suivent, Arnaud Montebourg représentant le PS n’arrive pas à décoller. F Bayrou croit son heure enfin arrivée mais ne réussit qu’à affaiblir la droite et le président sortant qui se représente. Le deuxième tour montre un rajeunissement massif avec le face à face Marine Le Pen et Clémentine Autain.