Attentats
La France est en deuil et les Français partagent la douleur des familles touchées par les actes criminels commis à Paris.
Ceux qui titrent les ficelles espèrent provoquer des réactions des Français contre les musulmans, de manière à ce que ces derniers basculent de leur côté. Dans leurs fantasmes, ils imaginent se retrouver à la tête d’une coalition mondiale des musulmans contre ceux qui ne le sont pas. La foule de ceux qui ont fui la Syrie ou l’Irak ces derniers mois montre à quel point leur calcul repose sur un mensonge. On peut en effet constater que ce sont les musulmans eux-mêmes, sunnites comme chiites, qui sont leurs victimes les plus nombreuses.
La plus grande erreur que commettraient les Français serait de tomber dans ce piège en augmentant les agressions commises cintre des musulmans sur le sol français, pour la seule raison qu’ils sont musulmans.
Je discutais hier sur ce sujet avec une jeune femme qui estimait que nous payons aussi des décennies pendant lesquelles nous avons trop souvent traité certains immigrés ou leurs descendants comme des personnes de seconde zone. Il n’y a qu’à regarder par exemple ce que sont les discriminations à l’embauche ou les contrôles au faciès. Les criminels qui ont agi vendredi font probablement partie de ces « perdants radicaux », ces jeunes qui trouvent dans l’idéologie mortifère de EL une manière de se grandir à leurs propres yeux et sont prêts à sacrifier leur vie pour devenir ce qu’ils croient être des héros et qui ne sont pourtant que de vulgaires assassins.
Rappelons que les premiers attentats de ce type ont eu lieu en 1995, il y a déjà 20 ans. La guerre que nous menons va certainement encore durer des années. Mais nous ne la gagnerons pas sans revoir la manière dont nous vivons ensemble, chrétiens, juifs, musulmans, agnostiques ou athées, que nos arrières grands parents aient été français, belges, polonais, espagnols, portugais, asiatiques ou africains.