Vers le plein emploi ? 6
Propositions
1) La priorité est de relancer de manière durable la croissance, et ainsi la création d’emplois
2) Pour obtenir ce résultat, il s’agit de favoriser l’innovation et le développement. Cela n’a rien d’original : c’est la stratégie de Lisbonne. Encore faut il la mettre en œuvre !
3) Christian Blanc a montré, dans son rapport sur l’écosystème de la croissance et dans son livre « la croissance ou le chaos », qu’il ne suffisait pas d’affecter plus de moyens financiers mais qu’il fallait avant tout revoir les organisations pour favoriser les contacts entre recherche, formation, entreprises et investisseurs. Cela suppose des réformes profondes de l’organisation des universités, de la recherche et du rôle des régions dans le soutien économique.
4) Ces réformes doivent nous donner les moyens durables de faire passer la croissance moyenne à 3% par an au moins
5) Dans le même temps, la mise en place des propositions du rapport Pébereau doit augmenter la productivité globale de l’Etat (donc la richesse de la nation) et diminuer la dette (donc la pression à la hausse sur les taux d’intérêt)
6) Il sera alors possible de faire varier les déficits et excédents de l’Etat dans une logique contra cyclique, pour prolonger les phases de croissance et diminuer la durée des phases de récession. L’un des objectifs est de maintenir durablement les tensions sur l’emploi à un niveau suffisant pour faire évoluer les comportements sans que cela menace la croissance
7) En complément, quand ces mesures sur l’offre commenceront à donner des effets et à être crédible, des mesures pourront être prises pour accompagner le mouvement et favoriser l’adaptation aux besoins de recrutement
8) Il sera acceptable de revoir la législation sur les contrats de travail et les licenciements si le contexte de recrutement est plus favorable
9) Les mesures devront redonner à la fois au licenciement (réalisable rapidement mais coûteux) et au CDI (système naturel sauf exception liée à la nature de l’activité) leur caractère normal. Le nombre de contrats sera drastiquement diminué
10) Les tensions sur l’emploi justifieront la nécessité de favoriser la mobilité fonctionnelle et géographique. La réussite des transitions professionnelles sera facilitée par un système de gestion de l’emploi réunifié et privilégiant la formation et l’accompagnement à la recherche d’emploi. En contrepartie, des exigences de recherche active pourront être faites aux chômeurs, comme cela existe dans les pays scandinaves
11) Le SMIC devra évoluer de manière à ce que le rapport SMIC/ salaire moyen devienne plus réaliste (et qu’il ne conduise pas à décourager les envies de progression professionnelle)
12) Le système éducatif initial doit être adapté pour diminuer fortement la proportion de ceux qui en sortent sans qualification
Pour résumer, les réformes organisationnelles pour favoriser l’innovation sont les conditions incontournables avant d’autres actions. C’est en accroissant les tensions sur l’emploi qu’il sera possible de faire évoluer les règles, les pratiques et les comportements et diminuer fortement le chômage structurel qui s’est installé dans notre pays PS (le 16 mai): le coût du licenciement doit inciter les entreprises à privilégier la mobilité interne, sosolution moins couteuse mais demandant plus d'energies et d'anticipation. Une forte mobilité interne contribuera à diminuer le chômage structurel.