La croissance ou le chaos

Publié le par verel

Sous ce titre du livre de Christian Blanc qui vient de paraître, j’ai trouvé un contenu beaucoup plus pédagogue et citoyen que ce que j’imaginais. Là où le rapport sur l’écosystème de la croissance restait dans le rapport d’expertise, très intéressant certes mais surtout parlant pour les plus directement concernés, le livre situe clairement les enjeux pour notre pays : dès le début il fait le lien avec les événements du dernier trimestre 2005 en France que sont la crise des banlieues et le rapport Pébereau.

On notera aussi dans les premiers chapitres l’importance donnée à la perspective à long terme en manière économique : il est réconfortant de voir un élu du peuple évaluer sur 15 ans l’efficacité des politiques économiques quand un premier ministre veut être jugé sur 100 jours ! On lira aussi dans le post-scriptum une remarque sur l’action du Président de la République qui mérite le détour

 

Le principal intérêt de ce livre est qu’il ne se contente pas de dénoncer l’engourdissement de notre pays et le risque pour le futur financement de notre protection sociale. Il donne les solutions du redressement, et les moyens pratiques de le mettre en œuvre. Et le rappel de la manière dont il a redressé Air France est là pour donner de la crédibilité au discours.

Pour finir quelques extraits :

« En 2002 Jacques Chirac et Lionel Jospin avaient tous deux construit leur programme sur une  hypothèse de croissance de 3% par an pendant le quinquennat à venir. On sait désormais ce qu’il en est. »

« dans un pays en stagnation économique, les acquis sociaux sont des chèques sans provision,un droit non financé n’existe plus. »

« ce qui constitue une honte et une catastrophe, , c’est de s’arc-bouter sur un modèle périmé et d’hypothéquer ainsi l’avenir des jeunes générations »

Et la réponse du patron d’un institut de recherche allemand présentant ses partenariats internationaux et expliquant l’absence des Français :

« Pour nous, allemands, les Français sont les partenaires les plus naturels. Mais pour la recherche, c’est impossible de travailler avec eux, c’est trop compliqué. Le CNRS, notamment, a un fonctionnement et des priorités qui ne peuvent s’accorder avec les nôtres. »

Christian Blanc affirme que ce qu’il propose n’est ni de droite ni de gauche. Le colloque organisé à l’institut Pasteur, dont il parle pages 108 et suivantes, a en effet vu un président de région UMP et un président de région PS dire publiquement leur accord avec les idées développées. On en verra la suite lors des prochaines élections.

Un livre à lire absolument !

Publié dans Economie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article