Nouveaux agacements

Publié le par verel

J’assistai mercredi à la présentation du Répertoire Interministériel des Emplois et des Métiers (RIME), Cette création est fort utile puisqu’elle contribue à faciliter la mobilité interne au sein de la fonction. J’avais donc tout lieu d’en être satisfait Malheureusement mon plaisir fut gâché par la présentation des enjeux qui fit le représentant de la DGAFP, présentation que je retrouvais dans la plaquette publiée par cet organisme : on y lisait en effet page 5 une fois de plus que « plus de 50% des effectifs vont partir en retraite dans les dix ans ». Comme la plaquette n’était pas datée, on imagine à quel point ce serpent de mer peux perdurer.

 

J’ai fait remarquer à l’orateur que ce chiffre avait toujours été faux, mais que même si cela n’avait pas été le cas en 2001, il le serait aujourd’hui. Cette dernière remarque a fait bien rire un autre haut fonctionnaire présent, qui a émis l’hypothèse que beaucoup de fonctionnaires n’auraient pas leur 40 ans de cotisations à  60 ans et que l’administration ne savait plus faire de prévisions dans ces conditions (la loi Fillon donne la possibilité dans une certaine mesure de choisir son moment de départ ). L’orateur s’est réfugié dans sa méconnaissance des éléments statistiques.

 

Je signale quelques chiffres issus du rapport Pébereau :

 

Effectifs 2003 dans la fonction publique d’état : 2 543 351

 

Départs annuels maximum, atteints en 2008 : 80 000

 

L’un des enjeux présentés comme majeurs de l’étude était le risque de pénurie de cadres et de concurrence sur le marché de l’emploi entre le public et le privé, l’orateur soulignant la volonté de l’Etat de ne pas défavoriser le privé. Ce souci apparemment honorable cache d’abord la méconnaissance totale qu’ont la plupart des hauts fonctionnaire du fonctionnement du privé. Il cache surtout un souci propre au public : la hiérarchie des salaires étant plus écrasée dans le public que dans le privé, le personnel peu qualifié est mieux payé dans le public que dans la moyenne des entreprises alors que les cadres y sont à l’inverse moins bien payés. Ce phénomène est accentué en début de carrière, en raison du poids important de l’ancienneté dans la rémunération des fonctionnaires. C’est donc le secteur public qui risque d’avoir des problèmes de recrutement là où il y aura concurrence.

 

La pénurie de cadres liée au choc démographique est née d’une conception simpliste du fonctionnement de l’économie. Elle était d’ailleurs annoncée  pour 2005. L’intervenant a précisé que cela ne concerné que certaines filières (pas les littéraires notamment). Mais ceux qui ont cherché à recruter des informaticiens à la fin des années 90 savent qu’il n’y a pas besoin d’un choc démographique pour qu’il y ait des difficultés de recrutement dans certains secteurs.

 

Au final, je sens que je n’ai pas fini d’être agacé !

Publié dans Social

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U
Accéder au RIME proprement dit intéresserait certainement un plus vaste public que les péroraisons d'un représentant mal informé de l'administration centrale (pléonasme), surtout si on considère qu'en théorie, les démarches d'évaluation/contractualisation des personnels sont à l'oeuvre depuis .. janvier 2005.Ils foutent quoi à l'ATICA, la DGME, je ne sais même plus comment se nomment ces services qui changent de nom tous les trois ans ? Ils préparent leur prochaine réorganisation ?
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