30 ans
Ma femme et moi fêtions ce lundi nos trente ans de mariage. Nous nous sommes unis à une époque où le mariage commençait à être moins à la mode et où il était de bon ton dans les milieux les plus « avancés » de vivre en union libre comme on disait alors. Aujourd’hui que plus de la moitié des premiers nés naissent hors mariage, il semble ne plus y avoir de normes : on se marie, on ne se marie pas, c’est vraiment comme on veut !
J’ai été éduqué dans une époque et une famille où se marier était la norme, et pour moi c’était une évidence. Pourtant, progressivement, j’ai vu divorcer des connaissances, des proches, des membres de ma famille, des amis. Et globalement, cela ne se passe pas très bien.
Cette situation est présentée selon les cas comme un progrès ou une régression, mais généralement comme une évolution des mœurs. Il me semble que c’est aussi et peut être surtout le résultat d’une évolution économique. Evolution qui a vu augmenter régulièrement le taux d’activité féminin, passer par exemple en France de 51.6% en 1994 à 57.6% en 2004. Mais aussi évolution du niveau de vie, en particulier lors des 30 glorieuses, qui a rendu économiquement viable le fait de vivre seul(e), de financer seul(e) les charges d’un habitat avec tout ce qui va avec. Si certains couples ne font plus vie commune, c’est peut être parce que chacun de leurs membres veulent garder leur liberté. C’est fondamentalement parce qu’ils peuvent se le payer, qu’ils peuvent se passer des économies d’échelle de la vie collective.
Quand on discute avec des jeunes couples et que ceux-ci expliquent ce qui les réunit, il est frappant de voir comment c’est une combinaison de valeurs, intérêts ou pratiques communes et par ailleurs de complémentarité ou presque d’opposition dans certains domaines. Ma femme et moi ne dérogeons pas à la règle. Nous avons évidemment des valeurs et des manières de vivre très proches. Mais quand ce soir je lui parlais de mon blog, elle m’expliquait qu’elle avait été chez Castorama pour changer une charnière qui ne fonctionnait plus sur la porte sous l’évier dans la cuisine. Je peux témoigner que c’est bien pratique, quand on n’est pas bricoleur, d’avoir une femme qui l’est !
Et que de manière plus générale, avoir une femme qu’on aime et qui vous aime, est extrêmement satisfaisant ! Pourquoi certains font ils leur malheur en allant voir ailleurs ?